Maman, pourquoi t'es triste ?
Parce que ça va faire 4 ans.
4 ans que chaque jour, son absence me pèse. Moins avec le temps, bien sûr. On s'y fait... Un peu.
4 ans que je n'ai pas embrassé ses joues moelleuses, où les doux baisers atterrissaient comme dans un nuage de coton.
4 ans que je me demande s'il serait fier de celle que je suis devenue. Pas sûre...
4 ans que chaque jour, je me dis : "Tiens, il faut que je demande à..." et que je m'arrête net. Soufflée. Non, zut... Pourtant, j'aurais bien aimé avoir son avis, savoir ce qu'il en pensait. Bon, tant pis...
4 ans que je la vois vivre sans vivre vraiment, tu lui manques, tu sais. Tellement...
4 ans que je t'imagine, fou d'amour pour elles. Elles t'auraient fait marcher sur la tête. Je me souviens, petite, lorsque vous me parliez de mes 2 grand-pères que je n'ai pas connus... "S'ils avaient pu, ils t'auraient portée sur le bout de leur nez !
-Ah oui ??" Yeux écarquillés, petit rire d'enfant. Puis, parce que je ne perds jamais le Nord : "Et ils m'auraient acheté plein de Barbie, aussi ?"
4 ans que je me demande si tu savais avec quelle force je t'aimais. Je crois que oui. Quand même, j'aurais dû te le dire mieux et plus souvent... C'est un peu tard, maintenant.
Do not stare at my grave and weep
I am not there, I do not sleep
I am a thousand winds that blow
I am a diamond glintse of snow
I am the sunlight on ripened grain
I am the gentle automn's rain
Do not stand at my grave and cry
I am not there, I did not die.
Mary Elizabeth Frye.